M’Hammed Karimine, ancien président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar) et ex-député du parti de l’Istiqlal, est actuellement détenu à la prison de Oukacha. Il sera prochainement présenté devant le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca. Cette procédure fait suite à une enquête approfondie menée par la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) concernant des accusations graves de détournement de fonds, de malversations financières, de mauvaise gestion des ressources publiques et d’autres dysfonctionnements au sein de la Fédération.
L’enquête a été amorcée après qu’une plainte ait été déposée par Mohamed Matlouf, ancien président de la section locale de Benslimane de l’Association marocaine des droits de l’Homme. Matlouf accuse Karimine d’abus de pouvoir et de détournements liés aux subventions destinées aux agriculteurs. Cette plainte a conduit le parquet à ordonner un audit financier détaillé des opérations de la Fédération, notamment des transferts d’argent réalisés par Karimine au profit de son vice-président.
En parallèle, en 2019, le ministère de l’Agriculture a envoyé une commission d’inspection pour examiner la gestion des subventions attribuées par la Fédération. Cette commission a découvert plusieurs irrégularités, y compris le transfert de plusieurs millions de dirhams sur le compte personnel du vice-président avant que les fonds ne soient redistribués aux agriculteurs. Ces anomalies ont mis en lumière des pratiques douteuses dans la gestion des fonds publics.
De plus, le parquet de Rabat a reçu des plaintes d’un ancien employé de la Fédération. Ce dernier a fourni des documents corroborant les accusations de dysfonctionnements graves au sein de l’organisation.
Il est également important de noter que M’Hammed Karimine, qui occupait également le poste de président de la commune urbaine de Bouznika, ainsi qu’Aziz El Badraoui, directeur de la société de nettoyage « Ozone », sont actuellement en détention préventive à la prison de Oukacha. Ils sont accusés de détournement de fonds, de gaspillage des ressources publiques, d’abus de pouvoir, de trafic d’influence, de falsification de documents officiels, ainsi que de faux et usage de faux. Ces accusations représentent des infractions graves qui mettent en lumière des problèmes significatifs de gouvernance et de transparence dans la gestion des ressources publiques.