Accra – Une coordination étroite entre l’Union africaine (UA) et les Communautés économiques régionales (CER) est indispensable pour faire avancer la mise en oeuvre des programmes d’intégration dans le Continent africain, ont relevé, dimanche à Accra au Ghana, les intervenants lors de la sixième Réunion Mi-Année de coordination entre l’UA, les CER et les Mécanismes régionaux.
Dès l’entame des travaux de cette session, le Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président en exercice de l’UA a affirmé que la coordination efficace entre l’UA et les CER constitue un vecteur essentiel d’accélération de la réalisation des programmes d’intégration continentale.
“Elle est d’autant plus important que notre continent fait face à de nombreux défis: économiques, sociaux et sécuritaires et que le monde autour de nous traverse des crises multiformes qui impactent négativement le développement de notre continent”, a souligné le Président en exercice de l’UA.
M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a insisté dans ce sens qu’il y a urgence à assurer une meilleure intégration des plans de développement nationaux dans les programmes continentaux, afin de garantir les intérêts nationaux et l’appropriation locale de la coopération régionale.
Cela, a-t-il précisé, assure une meilleure intégration du continent et favorise l’unicité de sa voix au niveau mondial, notamment aux Nations unies, à l’OMC, au FMI et à la Banque Mondiale, ainsi qu’au G20, lui donnant ainsi les moyens de contribuer à l’articulation des agendas mondiaux sur des questions critiques pour l’Afrique, comme la réforme de l’architecture financière mondiale, la coopération fiscale internationale, la réduction des flux financiers illicites, et les actions pour le financement du développement durable.
De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a relevé l’importance du renforcement de l’interaction entre l’intégration économique du continent et la consolidation de la paix et de la sécurité.
M. Moussa Faki Mahamat a également souligné qu’il est fondamental que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) adosse son activité sur les réalisations des CER.
Evoquant la capacité de garantir une répartition équitable des coûts et bénéfices résultant de l’intégration, le président de la Commission a noté que le fonds de compensation, envisagé avec onze milliards d’euros, ne sera pas suffisant pour combler le fossé de développement entre les Etats membres.
A cet effet, il a mis l’accent sur l’impératif de développer des mécanismes innovants de solidarité et de mobiliser des financements ciblés aux fins d’une croissance inclusive.
Pour sa part, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a souligné la nécessité de consolider les institutions financières fragmentées de l’Afrique afin de créer un cadre financier plus cohérent et efficace, expliquant que cette consolidation permettrait de rationaliser les efforts du continent, de réduire les inefficacités et les duplications d’efforts et d’améliorer la capacité à mobiliser des ressources nationales et externes.
Il a également mis en avant l’importance d’accroître les investissements dans des domaines essentiels tels que l’éducation, les infrastructures, les soins de santé et la technologie, soulignant le caractère crucial de ces investissements pour favoriser un développement global et durable à travers le continent africain.
Le président ghanéen a insisté sur le rôle crucial de la Banque centrale africaine (BCA), de la Banque africaine d’investissement et du Fonds monétaire africain pour atteindre une stabilité financière et une intégration économique nécessaires à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’UA.
La consolidation de ces institutions renforcerait la position de l’Afrique dans le système financier mondial et améliorerait la qualité de vie des Africains grâce à un meilleur accès aux services essentiels et aux opportunités, a-t-il soutenu.
Cette sixième Réunion Mi-Année de coordination entre l’UA, les CER et les Mécanismes régionaux sera sanctionnée par une déclaration qui sera adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement à l’issue de leurs travaux.