La décarbonation sur de bons rails…

rédaction kiosqueinfo11 juillet 2024
rédige par Saad jafri sur L’OPINION
En 2009, le Maroc a jeté les bases de son chantier de décarbonation à travers une stratégie des énergies renouvelables jugée alors révolutionnaire en Afrique. Une initiative qui s’imposait du fait des mutations que connaissent les régimes de précipitations, l’augmentation des températures moyennes, les vagues de chaleur et les inondations. Mais, outre l’aspect purement environnemental, cette stratégie permettait également au Royaume de proposer une énergie propre à des coûts extrêmement compétitifs aux opérateurs nationaux et internationaux, le plaçant ainsi dans les chaînes de valeur vertes.
Depuis lors, Rabat a fait montre d’engagement exemplaire envers l’action climatique, comme en témoigne son adhésion aux objectifs de l’Accord de Paris de 2015, sa signature du Programme de Partenariat Pays Maroc-ONUDI (PCP) en 2019, ou encore sa réforme fiscale qui prévoit, entre autres, l’instauration d’une taxe carbone pour maintenir les relations avec l’Union Européenne – premier partenaire du pays – au beau fixe.
Aujourd’hui, le Maroc s’apprête à franchir une nouvelle étape en adhérant au marché carbone, ce qui lui permettra de lever des financements auprès des pays « pollueurs » (voir notre Fait du Jour). Une initiative louable, qui permettra au pays de développer son chantier de décarbonation, de booster ses investissements et ses entrées en devises, tout en consolidant son image d’Etat écologique.
Sauf que la réussite d’un tel chantier ne peut se faire qu’à travers l’adhésion de tous les industriels nationaux au processus de décarbonation, dans un contexte où les trésoreries des producteurs-exportateurs sont sous la pression de la crise mondiale. D’où la nécessité d’une nouvelle génération de programmes permettant aux opérateurs, surtout les PME, de dépasser les obstacles de financement qu’ils pourraient rencontrer. La décarbonation de l’Industrie implique également la préparation en amont des ressources humaines qualifiées. Si les aspects liés à l’éducation et à la formation ne sont pas traités à un stade précoce, ils risquent de se transformer en un problème structurel, qui pourrait coûter cher à notre pays en termes de compétitivité.
par Saad jafri  L’OPINION
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