Interdite depuis plus d’un siècle, la baignade dans la Seine est désormais possible grâce aux JO

Paris – Après un siècle d’interdiction, les athlètes des Jeux de Paris 2024 ont inauguré la baignade dans la Seine, le fleuve historique de la capitale française, renouant ainsi avec l’époque où y plonger était un loisir populaire.

La baignade dans la Seine a été interdite en 1923 par un arrêté préfectoral pour cause de “circulation fluviale” et de “pollution”. Ce qui n’a pas empêché, avant cette date, et un peu après, les trempettes sauvages, notamment au moment des vagues de chaleur.

Si le texte est toujours en vigueur en 2024, l’exception a été faite. Fin juillet, les triathlètes et nageurs en eau libre olympiques ont pu nager dans le fleuve parisien, dont la qualité de l’eau est désormais sous surveillance quotidienne.

La Ville de Paris a fait de la baignade dans la Seine un enjeu majeur des JO, déclarant à maintes reprises que cet héritage olympique perdurera bien au-delà de l’événement. Les équipes municipales sont à l’œuvre pour que toutes les structures soient aussi mises en place et disponibles même après les JO de Paris. Un renouveau qui ouvrira la voie aux loisirs aquatiques dans la capitale française.

Avec le plan baignade déployé depuis 2015, la Ville de Paris, l’Etat et des collectivités franciliennes ont investi plus de 1,4 milliard d’euros pour dépolluer la Seine et permettre la tenue des épreuves olympiques et paralympiques dans le fleuve, et surtout, pour ouvrir plusieurs zones de baignade pérennes au grand public pendant l’été 2025.

La pollution de la Seine est principalement due aux eaux usées. Pour évaluer la qualité de l’eau, les entreprises d’assainissement examinent la présence des bactéries Escherichia coli et entérocoques. Les seuils fixés par une directive européenne doivent être respectés pour que l’eau soit considérée comme propre à la baignade.

Pour assainir le fleuve, plusieurs ouvrages ont été réalisés. C’est le cas du bassin de stockage des eaux usées et pluviales d’Austerlitz, d’une capacité d’environ 50.000 m3, inauguré en mai 2024, soit l’équivalent de vingt piscines olympiques.

Ce titanesque bassin permet d’être mieux préparé aux événements météorologiques exceptionnels en évitant les déversements d’eaux usées dans la Seine en cas de fortes pluies. Grâce à ce bassin, l’excédent d’eau s’écoule dans le réseau d’égouts pour ensuite être traité.

En d’autres termes, Paris ne devrait ouvrir ses déversoirs qu’en de rares occasions, notamment en cas d’orage. Cela entraînera des bénéfices considérables pour la biodiversité et la qualité des eaux du fleuve. Aujourd’hui, le nombre d’espèces de poissons dans la Seine à Paris a déjà décuplé par rapport aux années 1970, passant de 3 à 32.

D’autres chantiers sont également en cours pour empêcher le déversement des eaux usées dans le fleuve, et les stations d’épuration modernisent continuellement leurs technologies.

Cependant, les JO de Paris 2024 n’ont pas échappé à la polémique concernant la qualité de l’eau de la Seine. Les inquiétudes se sont intensifiées lorsque la Belgique et la Suisse ont fait état de plusieurs triathlètes malades, notamment en raison de “problèmes gastro-intestinaux”.

Ces déclarations ont ravivé les débats sur la salubrité de l’eau de la Seine, bien que la mairie de Paris ait déclaré le 5 août qu’il n’existait à ce jour, aucun lien “entre ces maladies et l’eau parisienne pointée du doigt”. Preuve en est la Maire de Paris Anne Hidalgo en personne s’est baignée dans la Seine, suivie de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour mettre un terme à cette polémique.

Bien que l’on ne puisse pas encore établir un lien direct entre les triathlètes malades et la qualité de l’eau de la Seine, les résultats des analyses du fleuve parisien demeurent instables. Depuis le début des JO de Paris, plusieurs entraînements dans le fleuve ont dû être annulés.

L’avenir dira en tout cas si les sites de baignade censés ouvrir au grand public à l’été 2025 pourront effectivement accueillir les baigneurs, ou si des problèmes de qualité de l’eau continueront de compromettre les ambitions de la Ville Lumière.

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