Essaouira : Lever du rideau sur la 1ère édition du Festival de cinéma « Esther et Salma »

kiosqueinfo30 mai 2024
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La première édition du Festival de cinéma « Esther et Salma » s’est ouverte en toute beauté, mercredi soir à Essaouira, en présence d’une pléiade de personnalités marocaines et étrangères issues du monde du cinéma, de la culture et de l’art.

Fort du soutien de l’Association Essaouira- Mogador, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le Conseil communal d’Essaouira et le Conseil de la région Marrakech-Safi, ce festival, qui se poursuit jusqu’au 1er juin sous le thème « Exil et Altérité », propose aux cinéphiles une sélection emblématique de films et documentaires incarnant et explorant les dynamiques complexes de l’identité, des richesses de la diversité et de la résilience face à l’adversité.

Ainsi, le coup d’envoi de ce nouveau rendez-vous cinématographique a été donné avec le vernissage au Bastion de Bab Marrakech, d’une exposition inaugurale intitulée « Les peintres de la Joutiya », qui donne à voir et à apprécier une cinquantaine d’œuvres artistiques réalisées par des artistes locaux, invitant le public à une transition de l’exil à la reconnexion.

Dans une allocution de circonstance, lue en son nom par le maire d’Essaouira, Tarik Ottmani, le Conseiller de Sa Majesté le Roi et Président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, M. André Azoulay, s’est félicité de l’organisation de ce nouveau-né des festivals souiris, mettant l’accent sur la profondeur de la thématique “Exil et Altérité” qui résonne particulièrement avec les valeurs de diversité et de cohabitation qui sont au cœur de la modernité souirie.

Saluant les efforts louables des parties prenantes pour avoir donné toutes les chances de succès à ce festival ambitieux, M. Azoulay a affirmé que ce nouveau rendez-vous cinématographique deviendra l’un des événements les plus recherchés du calendrier culturel de la Cité des Alizés.

De son côté, M. Ottmani a mis l’accent sur la pertinence de la thématique du festival qui non seulement reflète les préoccupations contemporaines liées aux migrations et à l’identité, mais aussi célèbre l’héritage historique et la mosaïque culturelle d’Essaouira.

Il a, dans ce sillage, relevé que le festival, en explorant les facettes de l’exil et de l’altérité, offre une plateforme unique pour le dialogue interculturel et l’expression artistique, renforçant ainsi le statut d’Essaouira en tant que creuset de cultures et d’idées.

Pour sa part, la directrice artistique du festival, Catherine Becker a expliqué que le projet du festival, né il y a environ deux ans, s’ancre profondément dans la dynamique culturelle de la ville d’Essaouira, en mêlant différentes formes d’art, telles que la peinture et le cinéma, notant que la notion du départ et de l’exil, ainsi que le franchissement des frontières, pousse chacun à redéfinir son identité, souvent de manière créative et inspirante.

Dans une déclaration à la MAP, Mme Becker a indiqué que le Festival de cinéma « Esther et Salma » aspire à devenir un phare de l’espoir et de l’innovation artistique, où l’unité dans la diversité est célébrée avec éclat, ajoutant que cette manifestation cinématographique se veut une invitation à réimaginer notre monde, à transcender les barrières et à embrasser l’altérité comme une force unificatrice et enrichissante.

C’est dans cette perspective que l’invité d’honneur du festival, Shlomi Elkabetz, réalisateur et scénariste international, a mis en avant l’importance de telles initiatives pour promouvoir la compréhension interculturelle et le dialogue artistique.

M. Elkabetz a exprimé son enthousiasme pour le festival, affirmant que ce genre d’événements est crucial pour mettre en lumière les histoires et les voix souvent marginalisées, tout en créant un espace où l’art peut servir de pont entre les cultures, les religions et les peuples.

Par ailleurs, l’assistance a été conviée à la projection du film « Cheyenne Autumn » (John Ford, 1963), une œuvre emblématique qui explore les thèmes de l’exil et de l’injustice à travers le récit poignant du déplacement forcé des Cheyennes (peuple amérindien des États-Unis).

Projeté à la Médiathèque du Complexe culturel d’Essaouira, ce film, riche en émotions et en réflexions, a constitué l’occasion de mettre en lumière la puissance du septième art en tant qu’outil de narration et de transformation sociale.

Au menu des projections, proposées lors de ce festival, figurent les films de fiction, « Tangos, l’Exil de Gardel » (Fernando Ezequiel Solanas, 1985), « La Graine et le Mulet » (Abdellatif Kechiche, 2007), « Razzia » (Nabil Ayouch, 2017), « Exils » (Tony Gatlif, 2004), « Les étendues imaginaires » (Yeo Siew-Hua, 2018), « Prendre Femme » (Shlomi Elkabetz, 2004), « Exile » (Rithy Panh, 2016), « Le Procès de Viviane Amsalem » (Shlomi Elkabetz, 2017) et « America America » (Elia Kazan, 1963).

S’agissant des films documentaires, les cinéphiles auront l’occasion de découvrir « Les échappées » (Katia Jarjoura, 2022), « Dans tes yeux, je vois mon pays » (Kamal Hashkar, 1963), « Cahiers Noirs 1 » (Shlomi Elkabetz, 2021),  « Cahiers Noirs 2 » (Shlomi Elkabetz, 2021) et « Quand deux fleuves se rencontrent » (Gael Faye, 2004).

Outre les projections de films, le festival proposera également des tables rondes animées, des lectures passionnantes, des expositions artistiques envoûtantes, ainsi qu’une multitude d’autres activités connexes destinées à enrichir cette expérience cinématographique.

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