par Yassine Chraïbi
Dans un contexte d’accélération de l’histoire, le Maroc puissance régionale depuis toujours, se positionne comme une puissance émergente dans un futur proche. Doté d’une ambition de développement à long terme. Le Royaume se focalise sur le développement de son tissu économique, social et entrepreneurial en opérant un changement paradigmatique.
Selon le rapport d’Oxfam, les 1 % les plus riches du monde possèdent 45 % de tous les actifs financiers mondiaux. Dans un contexte mondial de crise permanente, la solution serait une rupture de paradigme quant à la notion de richesse. Antonio Gramsci disait : « La crise, c’est lorsque le vieux n’arrive pas à mourir et que le neuf n’arrive pas à naître. Entre les deux, tous les démons peuvent surgir ».
À l’image de la Turquie des années 1990, le Maroc des 15 prochaines années sera une puissance émergente. Ainsi, la quête de nouveaux modèles de développement impose d’être prudent. Un modèle nouveau, cohérent avec nos valeurs, qui rende le modèle existant obsolète. Reconquérir le champ de la pensée, de la culture, de la souveraineté intellectuelle, de l’éducation, de l’excellence humaine, de la technologie.
Aujourd’hui, nous vivons une dissolution des croyances collectives, un déclin des idéologies, des religions, de la conscience de classe, de l’État, du sentiment national, du symbole. Toutes les croyances qui assuraient la définition et la cohésion des groupes capables d’agir collectivement semblent disparaître progressivement, dans un univers mental et social qui ne laisse subsister que l’individu. Avec l’individualisme, l’homme se sent écrasé par l’histoire.
Repenser le modèle de développement du Maroc
Au Maroc, la majorité de la bourgeoisie est déconnectée de la réalité économique nationale. Elle est dans une logique de rente individuelle. Cependant, cette configuration économique présente des défaillances. Si l’État ne régule pas et n’arbitre pas, il y aura des dérapages.
Ainsi, il serait nécessaire que l’État reprenne le contrôle du marché économique, dans une visée de redistribution équitable des richesses. Dans un contexte où les crises se succèdent et se superposent, état continu, complexe et composé. Selon les experts, il serait obligatoire de revoir l’essence de tous les modèles, notamment économique, social, sociétal, environnemental, idéologique et politique. En fin de compte, l’humanité finira par trouver son équilibre, c’est la loi de l’homéostasie.
Par ailleurs, le Royaume a toujours été une puissance régionale, confrontée actuellement à une accélération de l’histoire, où plusieurs secteurs sont concernés, notamment l’énergie, l’eau, l’éducation, la santé, l’intelligence artificielle, la souveraineté alimentaire et sanitaire, l’entrepreneuriat, l’inflation, les tensions géopolitiques dans le monde.
Ce momentum d’accélération où la civilisation dure aussi longtemps que chaque génération fait plus d’efforts pour aider les suivantes à conserver leur héritage. Ainsi, c’est dans cette logique que le pays le plus riche est celui qui nourrit le plus grand nombre d’êtres humains dignement. In fine, une économie de la vie est une alternative à l’économie de survie.
Au Maroc, le monde de l’entreprise devra connaître une disruption paradigmatique. En effet, il faudrait que l’entreprise soit basée sur la communauté. L’aspect RSE est aussi à prendre en compte, avec des entreprises s’engageant sur le territoire pour avoir de l’impact dans un monde à reconstruire. Une entreprise et des entrepreneurs humbles qui n’ont pas confondu l’entrepreneuriat avec un produit financier.