
Abdellatif jouahri, gouverneur de bank -al maghreb, a présente a sa majesté le roi Mohamed vi ,que dieu l’assite, le rapport annuel de la banque centrale sur la situation économique, monétaire et financière, au titre de l’année écoulée 2023. le rapport a mis l’accent sur les défis importants, a part quelques points positifs aient été constates sur la production agricole marocaine de la dernière saison. Le document met également en lumière l’impact des conditions climatiques difficiles sur l’agriculture et les évolutions dans le secteur industriel.
Entre défis et opportunités
Le rapport de Bank Al-Maghrib souligne l’urgence de réformes structurelles pour soutenir l’agriculture face aux aléas climatiques et pour capitaliser sur la croissance industrielle. L’avenir de l’économie marocaine dépendra de sa capacité à équilibrer ces deux secteurs, en développant des politiques agricoles résilientes et en soutenant l’innovation industrielle. La transformation économique est en marche, mais elle nécessite une vision claire et une mise en œuvre déterminée pour surmonter les défis actuels et saisir les opportunités émergentes.
Baisse des cultures arboricoles et oléagineuses
Sous ces conditions difficiles, la superficie cultivée en céréales a augmenté de 2,8 % pour atteindre 3,7 millions d’hectares, avec un rendement moyen à l’hectare en hausse de 57,3 % à 15 quintaux. Ainsi, la récolte de céréales a atteint 55,1 millions de quintaux, en hausse de 61,8 % par rapport à la saison précédente.
Cependant, d’autres cultures ont souffert. La production d’olives a chuté de 44,7 %, celle des agrumes de 40,3 %, des cultures sucrières de 27,9 %, et des légumes de 0,8 %. En revanche, la production de fourrage a augmenté de 0,6 %.
Augmentation de la production animale et secteur de la pêche en recul
Concernant les produits animaux, le rapport note une augmentation de 1,2 % de la production de viandes rouges et de 1,4 % pour les œufs et viandes blanches. Toutefois, la production de lait a diminué de 5 %. Le secteur de la pêche a également été affecté.
Le volume des captures commercialisées a baissé de 10,7 % pour atteindre 1,4 million de tonnes, principalement en raison d’une baisse de 16,9 % des poissons pélagiques, qui représentent 74,2 % du total. En revanche, la production de poissons blancs a augmenté de 45,2 %, celle des requins de 26,8 %. En valeur, la production s’est améliorée de 2,8 % pour atteindre 10 milliards de dirhams.
Secteur industriel : des signes de reprise
Dans le secteur secondaire, la valeur ajoutée a augmenté de 1,3 % après une baisse de 2,7 % en 2022. Celle des industries manufacturières a progressé de 2,7 % grâce à l’accélération de la croissance dans l’industrie du transport, passant de 10,2 % à 15 % en lien avec la dynamique du secteur automobile. L’industrie chimique a par ailleurs vu une amélioration de 1,2 % après une chute de 13,5 %.
En revanche, l’activité a diminué de 0,2 % dans l’industrie alimentaire et des boissons et de 1,1 % dans le secteur textile et de l’habillement, en raison d’une baisse de la demande extérieure.
Agriculture en crise et secteur industriel en pleine mutation
La lecture de ce rapport révèle une situation complexe et contrastée. En effet, l’agriculture marocaine continue de faire face à des défis climatiques majeurs, qui perturbent les cycles de production et mettent en péril la sécurité alimentaire du pays. Les faibles précipitations et les variations thermiques accentuent la vulnérabilité de ce secteur clé, rendant indispensable l’adoption de stratégies d’adaptation climatique plus robustes et innovantes.
Quant au secteur industriel, il montre des signes encourageants de reprise et de transformation. La croissance dans l’industrie automobile et chimique indique une dynamique positive, favorisée par des investissements continus et une diversification des activités industrielles.
Cette transition vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée pourrait offrir des perspectives de croissance à moyen et long terme, malgré les reculs observés dans les secteurs traditionnels comme l’alimentaire et le textile. En fin de compte, le Maroc doit naviguer entre une agriculture en crise et une industrie en mutation, avec l’ambition de construire un avenir économique plus résilient et prospère.